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- Publié le 29 mai 2020
Distribution de dividendes… ou pas ?
Distribution de dividendes… ou pas ?
La crise du COVID-19 et ses impacts économiques majeurs, la mise en oeuvre de mesures exceptionnelles à l’attention des entreprises pour leur permettre de résister, sont autant de motifs de suspension de la distribution de dividendes… pour qui ? pourquoi ?
Un engagement de responsabilité pour les grandes entreprises
Dans un communiqué du 27 mars, réitéré le 5 mai, le ministère de l’économie indique que les grandes entreprises qui demandent un report d’échéance fiscale ou un prêt garanti par l’Etat ne devront pas verser de dividendes, sous peine de se voir retirer le bénéfice des aides accordées.
Cet engagement concerne les entreprises ou groupes de plus de 5000 salariés et 1,5 Milliards € de CA consolidé.
Il concerne tout type de distribution : dividende en numéraire ou en action, mais aussi acompte sur dividende ou distribution exceptionnelle de réserve. Toutefois, les distributions effectuées avant le 27 mars ou les distributions faites par obligation légale ne sont pas remises en cause.
Mais pas pour les autres… et pourtant
Si les autres entreprises ne sont pas ciblées par cet engagement, la même logique est évidemment à l’oeuvre pour elles : il semble difficile de justifier d’une distribution de dividendes alors même que l’entreprise aurait sollicité des aides, quelles qu’elles soient, au motif de difficultés de trésorerie.
Au-delà de la moralité de la chose, plusieurs raisons incitent à prioriser l’intérêt de la société sur celui des actionnaires, même sans avoir eu recours aux aides publiques :
- la restauration de la trésorerie de l’entreprise lorsqu’elle a été mise à mal
- l’incertitude sur les mois à venir
- favoriser la considération des banques si un financement s’avérait nécessaire
D’un autre côté, la distribution peut être nécessaire lorsqu’elle constitue une source essentielle de revenus de certains actionnaires, ou bénéfique pour afficher la bonne santé de l’entreprise et attirer des investisseurs malgré le contexte.
Dans ce cas, il est pour le moins conseiller de faire preuve de modération et de diminuer la distribution, et seulement si :
- elle ne remet pas en cause la continuité de l’exploitation
- elle n’aggrave pas la situation de trésorerie
- elle n’est pas suivie de licenciements (même ceux que l’entreprise ne connaît pas aujourd’hui)
- elle ne met pas en péril les initiatives de relance et les investissements à venir
La prudence est donc de mise.